Nous avons adopté les mots « parking » et « hamburger », et même si le terme « soft skills » est repris dans de nombreux écrits français, nous cherchons à traduire ce mot pour en donner une définition. Malheureusement, ces traductions sont souvent imparfaites ! Petit tour d’horizon des définitions des soft skills dans cet article, mais avant de faire un peu de français, nous ferons un peu d’histoire…

La définition des softs skills par son histoire

L’histoire de l’expression est sans doute une des meilleures façons de comprendre ce que revêt le domaine complexe des soft skills afin de mieux jauger les définitions qui en sont données.

Comme beaucoup de concepts clés du Management et des Ressources Humaines, le terme soft skills est issu de l’armée américaine dans les années 1960. A l’époque, il s’agit de décrire toutes les compétences qui ne se réfèrent pas à l’utilisation d’équipements : le sujet est vaste. Cela conduit l’armée à réfléchir à toutes les qualités requises pour faire un travail lorsque celui-ci n’est pas directement lié à la manipulation d’une machine… Quelques années plus tard, le terme est officialisé. En anglais, hard définit ainsi les compétences techniques, facilement mesurables, et soft, toutes les autres, moins facilement mesurables et toujours en cours de dénombrement ! Les soft skills recouvrent ainsi des compétences sociales, mais aussi cognitives ou encore émotionnelles…

En anglais, la définition des soft skills revêt parfois le terme de « core skills » ou « common skills », des compétences qu’on pourrait s’attendre à voir dans toutes les professions.

Les définitions françaises de soft skills

Les définitions-traductions sont nombreuses et souvent incomplètes.

Ainsi, les « compétences comportementales » sont la définition des soft skills par les organisations étatiques, par exemple, Pôle Emploi. Cette définition pourrait être perçue par un psychologue behavioriste (comportementaliste) comme une tautologie. En effet, une compétence et un comportement sont deux choses distinctes mais étroitement liées : la compétence est une aptitude, la capacité même à réaliser un comportement. Un comportement est ce qui se voit, le résultant de la compétence. Dès lors, le comportement étant le résultant de la compétence, que voudrait bien dire « compétence comportementale » ? Eh bien, en France, notamment à l’école, on aime parler des « problèmes de comportement » que certains élèves peuvent avoir : manque de discipline, d’engagement, difficulté à se concentrer, difficulté à interagir avec ses camarades… Le « comportement » décrit ainsi une compétence sociale et d’implication des élèves. Voilà d’où vient la définition des soft skills à travers les compétences comportementales ! Peut-être pourrait-on faire un peu moins scolaire ?

Nous avons également l’emphase d’appeler les soft skills « compétences humaines ». Belle définition… mais là malheureusement, c’est une définition vaste qui peut aller au-delà de la sphère à laquelle les soft skills sont aujourd’hui circonscrites : celle du travail ! Par exemple, on ne trouvera pas l’humour (belle compétence humaine) dans les listes classiques des soft skills… Dommage, car si l’humour n’est pas répertorié comme une soft skill, c’est pourtant une vraie compétence utile au travail, dans toutes les professions, pour qui sait l’utiliser à bon escient…

Il y a aussi la définition mot à mot : « compétence douce ». Malheureusement, cela n’a aucun sens en français. En Anglais davantage, prenez les termes Hardware / Software pour l’informatique, ça fonctionne, on comprend intuitivement ce que cela recouvre. Mais compétence douce ne peut pas convenir puisque le terme « compétence dure » n’est pas employé.

Nous avons aussi gardé une typologie de compétences et avons voulu la faire coïncider avec la définition des soft skills en distinguant les « savoir-faire » des « savoir-être ». La définition des soft skills se résumerait ainsi aux savoir-être. Dommage ! Cela ne coïncide pas tout à fait. Les soft skills couvrent l’ensemble des savoir-être mais aussi une partie des savoir-faire : par exemple, la soft skills organisation entre les savoir-faire mais pas dans les savoir-être.

« Les compétences transversales » sont une définition intéressante. Pour le coup, la traduction a un sens, à condition de rappeler qu’il s’agit des compétences transverses à un grand type de profession. C’est peut-être la meilleure définition-traduction française à ce jour.

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La meilleure définition des soft skills, c’est de les décrire !

C’est que définir les soft skills reste une gageure, même pour les anglo-saxons. Comme les soft skills s’opposent aux hard skills (cf. ci-dessus, compétences techniques), leur définition est fondamentalement floue ! Alors on commence à en faire des listes, à faire des domaines regroupant les compétences de ces listes qui deviennent de plus en plus fournies. En tout cas, il faut bien comprendre qu’elles ne se limitent pas à la qualité des relations sociales ou à l’aisance à l’oral, elles vont beaucoup plus loin et prennent en compte par exemple la gestion du stress ou la pensée critique.

Pour conclure, peut-être serait-il plus simple d’adopter le terme soft skills, comme on utilise parking, reporting ou management…

Pour « management », c’est vrai que le terme « encadrement » a encore sa vie propre. Mais les soft skills ne serait-il pas ce qui définit le mieux le management et sa différence avec l’encadrement ? 😊